Après son premier album Khonnar (InFiné, 2018), Jbal Rrsas marque un nouveau chapitre pour Deena Abdelwahed dans sa démarche visant à réimaginer ce que pourrait être la musique club.
Pour ce nouvel album, elle a étudié les musiques qui constituaient le paysage sonore de son enfance entre la Tunisie et le Qatar : le fazzani tunisien, le chaâbi marocain, le dabke du Liban, ou encore le khaliji des pays du Golf. Jbal Rrsas, du nom de la montagne emblématique de Tunis représentée sur la pochette, s’impose en quelque sorte comme une réappropriation personnelle de ces genres populaires à travers le prisme de la production électronique.
Afin de l’aider à concrétiser sa vision, la productrice tunisienne s’est entourée d’experts, tels que le compositeur et multi-instrumentiste tunisien Khalil Hentati (alias Khalil Epi) et le multi-instrumentiste, compositeur et chercheur irako-britannique Khyam Allami, ainsi que l’ingénieure son égyptienne Heba Kadry pour le mastering.
Chacun des 7 morceaux de l’album s’inspire des motifs rythmiques des genres populaires d’Afrique du Nord, du Levant ou du Moyen-Orient. L’ouverture apocalyptique et envoûtante ‘The Key to the Exit’ est basée sur une production chaâbi déconstruite. Avec des titres comme ‘Six as Oil’ et l’intense ‘Violence for Free’, Abdelwahed entraîne l’auditeur dans une rave désertique, où les rythmes industriels sont débridés. Les voix d’Abdelwahed sur ‘Complain’ et ‘Pre-Island’ sont puissantes et exposées, placées avec confiance sur des productions avant-gardistes vertigineuses.
The Wire avait déclaré précédemment : « [Khonnar est] un premier album plein d’assurance qui se situe à la lisière d’un large éventail de possibilités, non seulement sonores mais aussi géographiques, sociales et politiques ». Avec Jbal Rrsas, Abdelwahed navigue habilement à travers ces possibilités, allant souvent à l’encontre des genres, des étiquettes et des marqueurs sociaux, tout en élevant la musique club à des sommets vertigineux.
Sortie le 8 septembre / Label : InFiné