La Mverte – No Trespassers

La Mverte sort son nouvel EP « No Trespassers » sur Her Majesty’s Ship, le label de David Shaw & The Beat, DBFC ou Yan Wagner, qui l’a révélé en 2014 avec son premier EP, « Through The Circles ». Année où il participait également à la prestigieuse Red Bull Music Academy à Tokyo, aux côtés de Zebra Katz, Xosar, Palms Trax ou Alejandro Paz, le DJ chilien du label Cómeme. Avec ce dernier, ils enregistrent l’EP « The Line » (HMS) en 2015, année de son second EP « A Game Called Tarot » (HMS) et de sa collaboration avec Yan Wagner, avec lequel il partage un studio d’enregistrement.

Avec « The Inner Out », le premier album de La Mverte sorti en 2017 le producteur se livrait tout entier aux yeux du public, avide de s’y découvrir en miroir, comme la face duale d’un test de Rorschach dessiné à deux. Jusque fin 2018, il tourne avec le livre de son album, étoffant sa formule pour mieux épouser son disque. Mais si la tournée lui permet de digérer l’album, le portrait qu’elle lui renvoie de lui n’est pas encore complet. Il poursuit donc sa quête, explorateur stakhanoviste du soi. Pour ses 30 ans, il s’offre une Fender Jazzmaster. Bassiste, claviériste et désormais guitariste, il développe une écriture au plus proche de ses influences. Celles de la saturation à tous les étages, rock, post punk et psyché, de plus en plus. Mais aussi celle du dancefloor, gardant un pied dans la salle de concert et l’autre dans le club.

Avec « No Trespassers », La Mverte joue au funambule entre guitare surf et rythmes new beat. Quel accès lui autoriser à une intimité encore à ordonner ? Une fois cet avertissement amical fait à l’auditeur sur l’indétermination dans laquelle il met les pieds, libre à chacun de jouer double jeu. C’est le propos de « A Dubious Purpose », au long d’un dub malicieux qui convoque l’esprit du maître britannique Adrian Sherwood. Un jeu dangereux qui mène à « Lobotomy », reprise sombre et moite des italiens de Neon. A la new wave de 1981, il substitue un krautrock synthétique qui raconte ce besoin d’évasion de son propre cerveau obscurci. Quand on parvient à sortir de l’égarement cérébral, la salvation se trouve sur la piste de « Mind Fair », disco sombre sur lequel oublier toutes ses idées noires, qui renvoie à ses premières productions. « Le Soir Encore », avec la voix française de Theodora et ses guitares acides, parue sur la compilation Unpopular Music d’Her Majesty’s Ship, clôt l’EP sur une touche synthwave.

Tout comme Rorschach s’intéressait davantage à ce qui n’était pas dessiné qu’aux mystérieuses formes noires de ses patients, La Mverte cherche à sonder l’âme à travers ce qu’elle a à cacher. La musique n’est-elle pas l’art qui se prête le mieux aux interprétations du non-dit ? Dans « The Inner Out », il questionnait déjà les mythes de la Méduse, Faust ou Dr Jekyll et Mr Hyde. Avec « No Trespassers », il scelle son goût pour le merveilleux scientifique, entre légendes et science-fiction, en derviche occulte aux rythmes irrésistibles.

 

Sortie le 8 novembre 2019 – label : HER MAJESTY’S SHIP

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La Mverte – No Trespassers
 
   

Tracklist

  1. No Trespassers
  2. A Dubious Purpose
  3. Lobotomy
  4. Mind Fair
  5. Le soir, encore feat. Theodora